Stage de vacances

C'est bien connu, les profs ont trop de vacances. C'est sans compter les "stages réussite scolaire" (je passe sur le fait qu'on est payé sur la base d'un décret de 1955, c'est-à-dire sur la base d'une semaine de 40 heures, et que le salaire de 10 mois est annualisé sur 12, donc que les fameux "deux mois" d'été - qui avec le bac jusqu'au 10 juillet sont légèrement écourtés- ne sont théoriquement pas payés. Bref, ce n'est pas mon propos aujourd'hui). 

Ces fameux stages - préexistants à la réforme du lycée dans certains pôles d'essais, dont mon établissement - sont désormais, en théorie, possibles dans tous les lycées, pour la "remise à niveau" des élèves en difficultés, pour éviter les redoublements. En règle générale, deux cas de figures : la garderie ou le coaching pour grands angoissés. Surtout pour les secondes ou les premières S - dans cet ordre respectif.... 

Pour moi cette fois-ci, mes TL. Mes fameux TL qui se sont bien moqués de moi dans leur copie de bac blanc. Mais pas tous ceux qui étaient inscrits, j'y suis donc allé. J'avoue que s'il n'y avait eu de prévus que les candidats aux copies blanches, je les aurais plantés là. Mais quelques élèves de bonne volonté étaient présents, donc pour eux, j'ai fait le déplacement. 

Ils ont donc bossé, sur un discours d'un homme politique de la IVe République. Intro dialoguée, explication du paratexte, rapide mise en contexte, puis travail en autonomie avec une consigne : vous relevez toutes les informations qui nécessitent une explication et vous inscrivez en face un mot-clé du cours. Une vingtaine de minutes plus tard, nous corrigeons ensemble, j'apporte un certain nombre d'éléments en plus de ceux qu'ils avaient extraits et expliqués, et là, exclamation d'une élève "mais madame, en fait, pour faire une bonne explication de document, il faut vachement de connaissances!". Ce fut pour eux une révélation : il faut apprendre le cours... Mieux vaut tard que jamais, nous ne sommes que début mars et n'avons fait que les deux tiers du programme.... Ils n'auront donc pas perdu leurs trois heures.

Après le décorticage du texte, je leur ai proposé de rédiger l'explication chez eux, pour s'entraîner à mettre en forme et à argumenter en sortant de la paraphrase. On verra combien s'y collent. 

Je suis encore trop gentille. C'est plus fort que moi, je voudrais vraiment qu'ils progressent... La balle me semble être dans leur camp.