Réunion inutile...

Encore une réunion, encore un jour où je ne suis pas censée être au lycée... Ce n'est rien que la quatrième fois depuis la rentrée... Sauf information de dernière minute, je suis tranquille jeudi prochain. Croisons les doigts. 

Bref, une journée perdue pour une réunion avec l'inspectrice. Il est de tradition qu'elle réunisse l'équipe après les inspections de collègues de l'établissement. Or cette fois, elle ne venait que pour un collègue (oui, une forme d'inspection-sanction). Ce n'est que la troisième année consécutive depuis que je suis dans l'établissement qu'elle vient pour mes collègues sans songer que peut-être, j'aimerais faire partie du lot. Je l'admets, cela peut paraître étrange de vouloir être inspectée, mais quand la dernière inspection remonte à l'année de stage, la note pédagogique peut - et, oh surprise, c'est mon cas - être très basse. Alors certes, je ne suis pas carriériste, mais pour l'estime de moi (la fameuse estime de soi que nous sommes censés développer chez les élèves...), j'aurais aimé voir cette note un peu remontée... surtout une année où je n'arrive pas du tout à faire progresser mes TL... Passons. 

Réunion plénière donc. Et là, le collègue concerné par tous les reproches à venir prétexte (?) un rendez-vous médical pour s'éclipser au bout de cinq minutes. J'espère que le proviseur va lui demander un justificatif, juste pour rire. 

Donc nous recevons attentivement la bonne parole. La même que celle professée à une réunion académique à laquelle j'ai assisté au nom de l'équipe il y a à peine quelques semaines. Je n'ai pas du tout l'impression de m'ennuyer. Je crois que ça s'est ressenti, j'avais le regard du proviseur fixé sur moi tout au long de cette longue heure et demi. Idem lorsque lui a pris la parole pour redire (avons-nous l'air aussi bornés que nos élèves?) une énième fois la même chose sur les notes, les évaluations, l'accompagnement personnalisé. J'en passe. Toujours le regard fixé sur moi. De quoi soigner ma paranoïa... 

Puis il fut question de "liaison". C'est la nouvelle mode : il faut organiser la liaison "collège-lycée", et la liaison "lycée-supérieur". Donc oui, chers professeurs du lycée, allez voir ce qui se passe au collège, si si, bande d'imbéciles bornés qui ne pensez qu'à vos élèves de seconde, demandez à vos collègues ce qu'est un collégien, ce qu'est le programme de la 6è à la 3è, etc. C'est le pompon. En dehors du fait que ces propos ont déjà été tenus à cette fameuse réunion académique, que ma formation IUFM (du temps où ils existaient) n'est pas si lointaine que ça et que donc, les "compétences" et le "socle commun", j'en ai eu ma dose, côté liaison, un tiers de mes amis enseignent au collège, un autre tiers dans le supérieur, alors je crois que liaisonner, c'est un peu ma spécialité! 

Et pour finir, la question du "projet d'équipe". Il faudra quand même qu'un jour les chefs d'établissement mesurent les conséquences psychologiques du terme "TZR". Titulaire d'une zone de remplacement, pour les non initiés. Concrètement, je ne suis jamais sûre de rester dans le même lycée (ni même de rester au lycée d'ailleurs!) l'année suivante. Alors monter des "projets" quand on ne peut pas se "projeter" dans l'avenir, j'ai du mal. Est-ce grave, docteur? Et quand bien même on me répondrait qu'un projet n'est pas forcément pluriannuel etc etc, j'ai envie de répondre qu'avec soit des nouveaux niveaux soit des programmes qui changent chaque année, j'ai un peu autre chose à faire que monter un projet. Qu'on commence par m'expliquer ce qu'est un projet d'équipe disciplinaire. 

Bilan : une longue après-midi nerveusement épuisante. Et un retour chez moi à 19h passées. Avec un cours sur le conflit israélo-palestinien qui tienne en deux heures à préparer. A l'impossible nul n'est tenu...

Oups, j'avais oublié, l'impossible n'est pas français.