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La vie ordinaire de prof en ZEP
23 avril 2013

Coup de blues

Tout à l'heure, 13h, au moment de prendre mes secondes, très sympathiques, en demi-groupe qui plus est, gros moment de solitude. Pas envie d'y aller. Et lorsque la collègue à qui j'ai demandé en plaisantant "tu ne veux pas prendre les secondes à ma place?" m'a répondu "ah si, ça m'intéresse, on répète pour le théâtre", j'avoue, j'ai éprouvé un grand soulagement. Donc avant même d'avoir l'accord de la proviseure, on a fait le changement, je récupérerai les heures à la rentrée. 

A posteriori, j'ai été agréablement surprise par la réaction des élèves, qui semblaient sincèrement inquiets de mon état de santé. Je leur ai promis d'aller mieux vendredi. Je ne suis pas entièrement maître de cette décision, mais je vais faire en sorte d'y arriver!

Sur ce, petite colère - très passagère, je l'avoue lâchement, j'ai eu une heure de plus tranquille : les surveillants ont cru que je rentrais chez moi, et ont informé les TSTG, que j'aurais dû avoir à 15h, qu'ils n'avaient pas cours avec moi... Ce n'est pas bien grave, je ne suis plus à une heure près avec eux. Ceux qui travaillent auront une bonne note au bac, pour les autres, advienne que pourra. Le programme aura été fait. Assimilé, sans doute pas, mais comme ils ne comprennent pas les questions et confondent causes et conséquences... je ne peux pas rattraper dix ans de scolarité ratée en quelques mois.

Pour finir, un demi-groupe de TL. Ou plutôt, un quart de groupe. Certains avaient des entraînements aux oraux de langue. Ou ont pris ce prétexte pour ne pas venir à 16h. Tout comme ils ont prétendu ne pas être informé du devoir de samedi matin : 11/27 absents, je crois que c'est mon record dans cette classe. Convoqués dès lundi par la proviseure, certains ont feints l'ignorance ("mais madame, la prof était absente, alors comment que ça se fait qu'on avait DST???"), d'autres lui ont carrément fait comprendre qu'ils s'en fichaient éperdument. Tant pis pour eux, ce n'est pas nous qui passons l'examen. Bref. Cependant, petit progrès aujourd'hui : ils notent les références des documents étudiés dans la marge de leur cahier. Mon coup de gueule de mercredi dernier a porté ses fruits sur certains d'entre eux. S'entendre dire qu'ils devraient aller aux Journées de l'emploi chez McDo plutôt que de s'inscrire en fac et coûter de l'argent à leurs parents et à la société a fait son petit effet. Idem quand je leur ai appris que les professeurs d'université ne se privent plus pour virer les bavards de amphis, et que bizarrement, lors des partiels, s'ils ne se souviennent que d'un élève, c'est celui qu'ils ont éjecté du cours magistral. Idem en TD, ils peuvent se faire jeter dehors rien que parce qu'ils regardent par la fenêtre sous prétexte qu'ils n'ont pas leur fascicule. Et oui, les jeunes profeseurs de fac sont de plus en plus passés par le secondaire, ou connaissent de très près des professeurs de lycée, et ils appliquent, comme tout fonctionnaire éthique et responsable qui se respecte, les techniques de "gestion de classe" destinées à avoir la paix (oups, pardon, "à ne pas entraver la continuité des activités de la classe"). 

Bref, après une semaine de formations et de mariage - pas le mien - une reprise en demi-teinte. Il faut que je me ressaisisse, je suis en sortie jeudi, ça ne va pas être de tout repos, 6h-21h avec 47 élèves. Elle est loin, la journée de 8h!!! 

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